Windows 11 étend son affichage aux casques Meta Quest
Les possesseurs de casques Meta Quest peuvent désormais les utiliser comme une configuration multi-écrans pour leur PC Windows 11, et ce, sans logiciel tiers. Microsoft vient de lancer l’application « Mixed Reality Link » sur le Microsoft Store pour la plupart des appareils tournant sous son dernier système d’exploitation.
Une intégration simplifiée par Microsoft
Bien qu’il existe déjà de nombreuses options pour afficher un bureau PC sur un casque Quest (telles que Meta Quest Link, Steam Link ou Virtual Desktop), la nouvelle application Mixed Reality Link se distingue. Développée directement par Microsoft, elle promet un temps d’installation réduit et une expérience utilisateur plus fluide, similaire à la connexion entre un Mac et un Vision Pro. Le processus se veut simple : après avoir installé l’application, il suffit de mettre le casque et de regarder le clavier du PC. Une invitation à l’appairage apparaît, permettant d’afficher le bureau Windows sous forme de fenêtres flottantes. À l’avenir, certains PC Windows 11 auront même l’application préinstallée.
Productivité et limitations matérielles
Meta a souligné dans un article de blog que cette liaison permet « d’accéder à plusieurs moniteurs virtuels haute résolution pour augmenter la productivité ». Les utilisateurs peuvent choisir entre une « expérience totalement immersive » pour bloquer les distractions ou le mode « Passthrough » pour rester connecté au monde réel. Cependant, il y a des prérequis : l’application nécessite un PC Windows 11 compatible et un casque Quest 3 ou 3S. Elle ne fonctionnera pas sous Windows 10 et exige une connexion Ethernet ou Wi-Fi 5 GHz (idéalement 6 GHz) stable. Il est crucial de noter que cette application est conçue uniquement pour afficher des bureaux virtuels Windows, et non pour les jeux et applications VR natifs, pour lesquels Steam Link ou Virtual Desktop restent nécessaires.
Une solution gratuite mais basique
Cette nouvelle application n’offre pas les réglages avancés de solutions payantes comme Virtual Desktop. Si les utilisateurs sont déjà satisfaits de ce dernier, le changement n’est pas justifié. Cependant, l’outil de Microsoft est entièrement gratuit et constitue un excellent point de départ pour ceux qui souhaitent simplement un espace de travail virtuel étendu pour leur PC.
Le déploiement de Windows 11 freiné dans les hôpitaux britanniques
Pendant que Microsoft déploie de nouvelles fonctionnalités, l’adoption de Windows 11 rencontre des obstacles majeurs dans des secteurs critiques. Au Royaume-Uni, les hôpitaux du NHS (National Health Service) sont bloqués dans leur transition complète vers le nouveau système d’exploitation à cause d’un petit nombre de fournisseurs. Ces derniers n’ont pas encore rendu leurs dispositifs médicaux compatibles avec Windows 11, pourtant lancé en 2021.
Des coûts de mise à niveau problématiques
Le site Digital Health News a rapporté qu’un fournisseur a exigé 25 000 £ (environ 29 000 €) du Rotherham NHS Foundation Trust simplement pour mettre à niveau un appareil vieux de seulement trois ans. James Rawlinson, directeur de l’informatique médicale du trust, a précisé que si 98 % de leur parc Microsoft est à jour, les 2 % restants sont bloqués sur d’anciens logiciels. « Dans certains cas, pour des équipements cliniques achetés il y a trois ans, le fabricant nous dit maintenant que nous devons racheter du matériel neuf », a déploré M. Rawlinson.
Des risques de cybersécurité accrus
Le problème est critique car le support officiel de Windows 10 a pris fin le 14 octobre 2025. Les appareils fonctionnant toujours sous cet OS ne reçoivent plus de correctifs de sécurité essentiels. Bien que Microsoft propose un programme payant de mises à jour de sécurité étendues (ESU), la directive de NHS England est claire : la mise à niveau vers Windows 11 est impérative pour protéger les données des patients. M. Rawlinson a qualifié la situation d’« inquiétante », expliquant que le trust avait dû mettre en quarantaine les appareils obsolètes. Il critique les fournisseurs qui se défaussent de leurs responsabilités : « Ils nous disent soudainement que ce n’est plus leur problème […] et que nous n’avons qu’à acheter le support étendu de Microsoft. »
La sécurité des patients et les leçons du passé
Au-delà des cyber-risques, M. Rawlinson note que la mise hors ligne de ces systèmes peut impacter directement les soins, par exemple en empêchant la communication entre les pacemakers et les systèmes de cardiologie. Le souvenir de la cyberattaque WannaCry de 2017, qui avait paralysé le NHS en exploitant des systèmes Windows XP et 7 obsolètes et coûté 92 millions de livres, reste vif. Plus récemment, une attaque par rançongiciel contre le fournisseur Synnovis en juin 2024 a entraîné le report de milliers de rendez-vous et aurait été liée au décès d’au moins un patient.





